chatriwalla

A deux heures de bus au sud de Poona, le village de Panch Gani est perché à plus de 1000 mètres dans les Western Gaths  (chaîne de moyennes montagnes séparant la bande côtière ouest du plateau sous-continental Indien.)
Le relief ressemble à celui du Colorado, des montagnes aux sommets tronqués et aux teintes ocres.  Les pentes très peu boisées sont recouvertes d’herbe sèche et de buissons épineux.
Les fonds de vallée, souvent fermés par des barrages, sont inondés et forment de grands lacs tentaculaires  se remplissant durant la saison des pluies. (environ fin.mai _ octobre)
Cette eau permet une irrigation intensive et tout pousse à foison. Fruits, légumes, canne à sucre…
Des écoles privées réputées, des hôtels de standing et des lieux de rassemblement pour divers cultes font de Panch Gani une station de montagne dynamique et œcuménique.
Le parapente s’y est  développé dès le début des années 90.
Il faut dire que l’Eco Camp, tenu par André et Mégane,  convient très bien aux parapentistes en migration. Diverses formules d’hébergement,  de la petite maison privée aux tentes communautaires, une cuisine mise à la disposition des résidents et une vue dominante sont quelques-uns des atous des  lieux.
André étant lui-même parapentiste, il conseille et guide ses clients sur les divers décollages.
Mais attention, le relief torturé des Western Garth et l’intensité de l’ensoleillement en font un site à fort potentiel mais dangereux pour le non-initié. Lorsque avec mon ami Dilip nous nous préparions au vol il y a quelques jours, nous avons pu observer  une  énorme tornade de poussière déclenchant du plateau surplombant le décollage. Ce dust de 20m de diamètre et montant à 500 m au-dessus du  sol  ne vous laisserait pas indemnes si nous nous en approchions trop. La décision de décoller n’est pas évidente lorsqu’un monstre pareil se promène dans les parages. De plus, suivant les plafonds, de fortes brises de vallée peuvent se lever l’après-midi. Si vous êtes en l’air et haut tout va  bien. Mais attention  à l’effet Venturi sur les crêtes ! Lors de ce vol, la base des nuages étant à 3700 m., je ne me suis pas trop inquiété.
Notre régulation thermique est une autre difficulté. Décollant à 1100 m.  par 30° nous frisons rapidement la déshydratation. Par contre, la température n’est plus que légèrement positive au plafond. Trouver le bon compromis vestimentaire n’est pas facile.
La récupération peut aussi s’avérer problématique. Si l’on se pose en plaine le long du National Highway 4 reliant Bombay à Bangalore, le retour se fait rapidement. Mais il est bon de se souvenir que certains lacs artificiels sont entourés de réserves naturelles à  vivent des tigres. Si vous voulez éviter de vous transformer en amuse-gueule pour chat géant, il vaut mieux bien étudier la carte avant de partir en cross.
Dans l’ensemble Panch Gani est un site au potentiel énorme mais réservé à des pilotes expérimentés.
Celà n’en reste pas moins un lieu touristique intéressant, ne serais-ce que pour son marché aux fruits et légumes magnifiquement achalandé.
Petit descriptif du vol du 9 mars :
Décollage 1100 m.
Lieux :  Panch Gani.
Point de contournement près de Mahabaleshwar  à  l’ouest .
Atterrissage à Satara au sud sud-est à environ 35 Km du point de départ.
Plafonds à environ 3700m., vent faible variable.
Taux de montée maxi  5,7 m/s.
Temps de vol 2 heures et 10 min.
Durée du retour  1  heure  et demi de bus local.