Au large
Après ce vol de 118km en 3h35 (35km/h de moyenne) de hier, je me sentais un peu moins d’attaque ce matin. Une forte activité thermique visible dès 9 heure et demi nous donna le ton. Ca allait booster!
De nouveau une couche peu active à la hauteur du décollage nous demande un moment d’attention. Mais dès 2800m le vario se met à pousser des cris plaintifs de chat martyrisé. Y a pas de doutes, c’est actif. Trop même à mon goût. En quelques dizaines de minutes le nom des cumulus change, d’humilis, ils deviennent castellanus et au loin de gros méchants cumulo-nimbus, le tout pimenté de thermiques affichant des taux de montée à faire peur à un ascenseur ultra-rapide. Il est temps de mettre en oeuvre un de mes dictons préférés » courage, fuyons! ».
Après une dernière montée au plafond, environ 3600m, histoire de fuir la tête haute, lol, cap sur la plaine.
Après encore quelques cabrioles et torsions de hanches pour me désengager de l’activité thermique des montagnes, je me retrouve avec une altitude respectable au dessus de Bir, et l’air deviens tout lisse, ouf. En fait je suis en dessus d’une légère inversion et je vois naître au-dessous de moi un joli bébé cumulus à qui je vais faire une petite visite de courtoisie. Bien plus sympa que ses grands frères de derrière.
En sautant de boules de ouate en boules de ouate je me dirige en direction des plaines du Punjab…j’ai de la marge avant d’y arriver. Mais je ne me suis jamais aventuré si loin sur les basses montagnes que forment les Shivaliks.
Si j’avais été plus aventureux j’aurais pu pousser jusqu’au bord de la Bias River que l’on voit au loin, mais l’idée de faire des heures de taxi pour revenir au bercaille m’en à vite dissuadé. Au lieu de cela, retour sur Bir ou les foyers orageux ont envahit l’arrière-plan.
A mesure que je me rapproche de la cassure montagne plaine l’aérologie deviens plus anarchique. Quelques dernières émotions garanties avant de toucher le sol. A l’attéro même la pratique des gonflages de voile devint dangereuse. Malgrès des coups de tonnerre au loin, trois pilotes chasseurs de records restent en l’air. Fou ou courageux, l’avenir le leur dira.
Après ce vol intéressant, je dirais en conclusion: Bir au printemps, c’est pas pour les débutants. Et ça rime.